4 - Histoire de Mikal

(1 Samuel 18,17-28; 19,11-17; 25,44;

2 Samuel 3,12-16; 6,12-23)


Après la victoire de David contre le géant Goliath, le roi Saül d'Israël lui promet sa fille en mariage… 

17 Saül dit à David : “Voici ma fille aînée, Mérab; je te la donnerai pour femme; sers-moi seulement avec vaillance et mène les guerres du SEIGNEUR. Saül se disait : Que ce ne soit pas moi qui le tue, mais les Philistins !”

18 David répondit à Saül : “Qui suis-je et qu'est mon lignage, le clan de mon père en Israël, pour que je devienne le gendre du roi ?”

19 Lorsque arriva le temps où Mérab, fille de Saül, devait être donnée à David, elle fut donnée pour femme à Adriel, de Mehola. 20 Mikal, fille de Saül, aimait David. On le dit à Saül, et la chose lui convint. 21 Saül se disait : “Je la lui donnerai, afin qu'elle soit pour lui un piège, et que les Philistins le tuent.” Deux fois, Saül dit à David : “Aujourd'hui tu vas t'allier par mariage avec moi.”

22 Saül donna cet ordre à ses ministres : “Dites à David, sur le ton de la confidence : « Tu plais au roi et les gens de sa cour t'aiment ; allie-toi au roi par mariage. »”

23 Les gens de la cour de Saül dirent cela à David.

David répondit : “Est-ce peu de chose à vos yeux que de s'allier au roi par mariage ? Moi, je suis pauvre, je suis peu de chose.”

24 Les ministres de Saül lui rapportèrent les paroles de David.

25 Saül dit : “Vous direz à David : « Le roi ne désire pas de dot, mais cent prépuces de Philistins, pour être vengé de ses ennemis. »” Saül comptait faire tomber David aux mains des Philistins. 26 Les ministres rapportèrent ces paroles à David, et l'idée convint à David : c'est ainsi qu'il s'allierait au roi par mariage. Avant le terme fixé,

27 David partit avec ses hommes et tua deux cents hommes parmi les Philistins. David apporta leurs prépuces, et l'on en livra au roi le nombre complet, afin qu'il puisse s'allier au roi par mariage. Alors Saül lui donna pour femme Mikal, sa fille.

28 Saül vit et sut que le SEIGNEUR était avec David ; quant à Mikal, fille de Saül, elle aimait David.

(1 Samuel 18,17-28)


Quel sont les buts poursuivis par Saül et David ? Quelle est la place de Mikal dans ces projets ?

Pris de folie, Saül tente de tuer David. Ce dernier s'enfuit…

11 Saül envoya des émissaires à la maison de David, pour le surveiller et le mettre à mort au matin. Mais Mikal, femme de David, l'en informa en disant : “Si tu ne t'échappes pas cette nuit, demain tu es un homme mort.”12 Elle le fit descendre par la fenêtre, et David s'en alla et s'enfuit. C'est ainsi qu'il échappa.13 Ensuite Mikal prit le teraphim1 et le plaça dans le lit ; elle mit une peau de chèvre à la tête du lit, et elle le couvrit d'un vêtement.

14 Lorsque Saül envoya des émissaires pour prendre David, elle dit : “Il est malade.”

15 Saül les renvoya pour qu'ils voient David. Il dit : “Amenez-le-moi dans son lit, et qu'on le mette à mort.” 16 Les émissaires revinrent, et le teraphim était dans le lit, avec une peau de chèvre à la tête du lit.

17 Saül dit à Mikal : “Pourquoi m'as-tu trompé ainsi ? Pourquoi as-tu laissé partir mon ennemi, de sorte qu'il s'est échappé ?”

Mikal répondit à Saül : “Il m'a dit : « Laisse-moi partir, sinon je te tue ! »”…

(1 Samuel 19,11-17)

Quel est le rôle de Mikal au long de l'histoire de David ? Pour quelles raisons agit-elle ?

Quels sont, d'après le texte, les sentiments de David et de Mikal l'un pour l'autre ?

Qu'en pensez-vous ?


David mène une existence de fugitif et de chef de bande. Au fil de ses aventures, il épouse plusieurs femmes

44 Quant à Saül, il avait donné sa fille Mikal, femme de David, à Palti de Gallim, fils de Laïsh.)…

(1 Samuel 25,44)

Après bien des années et la mort de Saül, David est sur le point de devenir roi à son tour.

12 Abner envoya des messagers à David, pour lui dire de sa part : “A qui appartient le pays ?” Et encore : “Conclus ton alliance avec moi, et je ferai en sorte que tout Israël se rallie à toi.”

13 David répondit : “D'accord ! Je conclurai une alliance avec toi. Je te demande une seule chose : ne parais pas en ma présence sans amener Mikal, fille de Saül.”

14 David envoya des messagers à Ish-Bosheth, fils de Saül, pour lui dire : “Donne-moi ma femme Mikal, que j'ai obtenue pour cent prépuces de Philistins.”

15 Ish-Bosheth l'envoya prendre chez son mari, Paltiel, fils de Laïsh. 16 Son mari l'accompagna jusqu'à Bahourim en pleurant derrière elle. Alors Abner lui dit : “Allez, rentre chez toi !”

Et il rentra chez lui.

(2 Samuel 3,12-16)


Devenu roi, David décide de faire venir le coffre (“l'arche”) du SEIGNEUR à Jérusalem, la ville qu'il a conquise. Il précède lui-même le cortège en dansant, vêtu uniquement d’un pagne…

20 David revint pour bénir sa maison, et Mikal, fille de Saül, sortit à sa rencontre. Elle dit : "Quelle gloire aujourd'hui pour le roi d'Israël de s'être exposé aux yeux des servantes de ses gens comme s'exposerait un homme de rien !"

21 David répondit à Mikal : "C'est devant le SEIGNEUR que j'ai agi ainsi, lui qui m'a choisi de préférence à ton père et à toute sa maison pour m'instituer chef sur le peuple du SEIGNEUR, Israël, et c'est devant le SEIGNEUR que je continuerai à jouer de la musique.22 Je veux paraître encore moins que cela et m'abaisser à mes propres yeux ; et c'est auprès des servantes dont tu parles que je veux avoir ma gloire."

23 Mikal, fille de Saül, n'eut pas d'enfant jusqu'au jour de sa mort.

(2 Samuel 6,20-23)


Comment interprétez-vous la fin de cette histoire et notamment sa dernière ligne ?



 

 

 

 

 

« L’amour ne saurait être forcé. C’est pourquoi la liberté de ne pas recevoir et de rompre en est la condition. Mais est-ce que pour autant nous devons renoncer à désirer, à tenter néanmoins de partager le plaisir ? Il faudrait donc penser à la fois le caractère primordial du désir de partager une joie dans une société heureuse, et l’impossibilité radicale d’obliger l’autre ou d’être obligé, parce que cela ruine le sens même de l’heureuse alliance.

Ainsi nous sommes pris dans une sorte de zigzag sans happy end. Un peu comme dans le Cantique des Cantiques, où l’amant et l’amante ne se rencontrent jamais vraiment, où rien n’est jamais acquis ni appropriable, où rien ne coïncide jamais, et où cela même est considéré comme heureux. Tel est le délicat chemin de la reconnaissance mutuelle, du consentement à la fugacité du bon. »

Olivier Abel, Le mariage a-t-il encore un avenir ? Edition Bayard.


Acceptez-vous de dire avec Olivier Abel qu’il faut avec le décalage irrémédiable, vivre la différence dans l’égalité des sexes, et que « le désir d’égalité du désir tue le désir » ?




« Si je n’avais pas d’enfants, je serai en train de faire le tour du monde avec l’argent que j’ai gagné avec mes bouquins. Au lieu de cela, je suis assignée à résidence chez moi, à servir des repas, obligée de me lever à sept heurs du matin tous les jours de la semaine, de faire réciter des leçons stupidissimes et de faire tourner le lave-linge. Tout ça pour des gosses qui me prennent pour leur bonniche […] J’avoue que je n’attends qu’une chose: que mes gosses passent leur bac et que je puisse enfin consacrer d’avantage de temps à mes petites activités créatives. J’aurai alors cinquante ans. Plus tard, quand je serai grande, pour moi la vie va commencer. »

Corinne Maier, No kid : Quarante raisons de ne pas avoir d’enfants, J’ai lu 2020


la protestation de Corinne Maier ne pourrait-elle pas éclairer d’une certaine manière la fin du récit concernant Mikal ?

texte spirituel :

Seigneur regarde ce couple.

Ils s'aiment et Te confient leur amour. Aide-les à s'aimer plus encore.

Favorise leur espérance et augmente leur générosité.

Fortifie leurs serments et donne souffle à leur liberté.

Ils se sont choisis mais ils savent qu'ils ne sont pas les plus forts. Tu peux soutenir leur volonté et rendre plus larges leurs consentements. Laisse leur vie courir son rêve avec l'élan renouvelé des commencements.

Que la joie déborde toujours sur l'habitude et que l'intelligence triomphe des fatigues de la journée. Ils s'offrent l'un à l'autre avec ardeur, enseigne-leur la constance. Fais de leurs sentiments cette force grave et légère qui prépare un lendemain à chaque jour mais s'étonne de chaque instant comme s'il était unique. Qu'ils marchent côte à côte, allant d'étonnement en étonnement et d'offrande en plus belle offrande.

Augmente leur intimité. Tisse-la de mystère et de confidences mais fais qu'ils aient assez d'amour pour l'offrir à la terre que déchirent le mépris et l'abandon. Que leur joie ne se donne pas comme le malheur une face de solitude. Exhorte-la à être partout, pour toutes et pour tous une source, une table ouverte, un geste d'ample fraternité.

Ne laisse pas se faner leur tendresse, mais rends la sûre et belle comme l'ascension d'un jour.

Qu'ils demeurent l'un pour l'autre secours, pardon et simplicité de parole.

amen

(extrait d'une liturgie de mariage)


1-on pense qu'il s'agit de la représentation d'un petit dieu protecteur du foyer

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