dossier biblique 2021-2022 : présentation

Église protestante unie en Centre-Alpes-Rhône 

 



dossier biblique 2021-2022 

Femmes et Hommes dans la Bible

Avant-propos 

en préambule, nous vous proposons un petit exercice : classer dans un tableau les noms des pièces d’une maison en fonction de leur genre grammatical… : les pièces dont le nom est féminin (comme “maison”) et celles dont le nom est masculin (comme “immeuble”). 

Que ressentez-vous à la lecture de ce tableau ? Pour vous, est-ce significatif ? 


 Nous n’y sommes pour rien. Nous avons appris à parler avec des mots masculins et d’autres féminins. Que le mot “escalier” soit du premier genre et “échelle” du second est sans doute sans grande signification ni logique ni étymologique. Mais que “atelier” et “garage” soient des mots masculins quand “cuisine” et “buanderie” sont féminins, et voilà que se mettent en place —fut-ce inconsciemment— des liens, voire des schémas, qui n’ont peut-être pas plus de légitimité que pour les mots précédents mais finissent par prendre sens au point qu’on ait envie d’y résister. Le masculin et le féminin structurent nos langages et donc aussi nos manières d’envisager le monde peut-être un peu différemment de celui des autres avec un monsieur Soleil et une madame Lune quand nos voisins d’outre-Rhin imaginent l’inverse (“die Sonne”,la soleil et “der Mond”, le lune !). 

Réfléchir à cela, c’est aussi poser la question des rôles attribués aux femmes et aux hommes, aux filles et aux garçons dans notre société. Et pour se faire, il est encore courant d’en référer au Livre qui nous accompagne depuis des millénaires. 

Dans sa chanson “la femme est l’avenir de l’homme”, Jean Ferrat brocarde “l’ancienne oraison, l’histoire d’Eve et de la pomme”, lui préférant la prophétie d’Aragon. Mais l’avait-il bien lue, cette histoire qui est tout sauf une oraison, même si le mot rime avec “raison” ? 

Les premières pages de la Bible racontent l’histoire des Patriarches. Faut-il pour autant y voir le fondement du patriarcat si souvent aujourd’hui honnis ? Les textes de la bible sont aussi des productions de la grande culture antique du Proche Orient qui a vu naître reines, artistes, et autres philosophes, les premières n’étant pas seulement des épouses de rois, quand les deuxièmes et les troisièmes désignent bien ici des femmes même si le vocabulaire à ma disposition ne me permet pas de faire saisir cette nuance… 

Il en est de la Bible comme de nos discours. Il lui est parfois difficile d’exprimer ce que la culture dans laquelle elle émerge laisse difficilement apparaître. La conviction affirmée dès la première page de la Genèse que la différence sexuelle est œuvre divine —puisque “mâle et femelle, Il les créa”— semble parfois comme estompée sous le poids d’une domination masculine dont on nous dit aujourd’hui qu’elle remonterait au néolithique, et que le récit de Gn 3,16 considère comme une des trois malédictions infligées à Ève avec les douleurs de l’accouchement et le désir pour son mari !

Dans l’hébreu biblique un homme n’épouse pas une femme, il la prend ou, quand il est père, il la donne (contre rétribution) à un autre homme. Exceptionnellement on demande son avis à la fiancée mais jamais, dans le récits bibliques, une femme ne prend l’initiative de dire son amour à un homme… de refuser l’époux qu’on  lui destine et encore moins de le demander en mariage !
Et pourtant. Moïse doit à une puissante coalition  de femmes de ne pas avoir été éliminé à la naissance. Et quand des hommes —entendez des mâles— divisés et égoïstes lui font courir un risque mortel, ce sont d’autres femmes qui vont lui permettre de trouver asile au désert… Sans elles pas de Moïse ni de Pâque, ni d’Exode, ni de Loi donnée sur le Mont Sinaï. 
Le dossier biblique proposé cette année propose de relire ces histoire mais aussi celle de Ruth, femme au travail aux côtés d’autres femmes et de quelques hommes, Mikal, la seule femme dont il est dit dans un récit de biblique qu’elle est amoureuse. La première partie du dossier se termine par une proposition de lecture du Cantique des Cantiques, dont on peut supposer qu’il a été écrit par une femme. Tournant les pages de la Bible nous rencontrerons Joseph, père adopté de Jésus, la femme dite cananéenne qui discuta ferme avec Jésus, Marie-Madeleine témoin privilégiée de la résurrection, et lirons deux textes fort discutés attribués à Paul.
À chaque étape, on trouvera outre le texte biblique divers textes à lire en regard, des illustrations artistiques, des questions pour tenter des pistes de réflexions et en prime quelques dessins humoristiques pour donner à réfléchir et méditer.  Ces textes seront en effet accompagnés par des courtes bandes dessinées dont l’héroïne, créée par le dessinateur argentin Quino (1932-2020), pose un regard d’enfant espiègle sur nos réalités parfois compliquées.

pour accéder aux différentes étapes du dossier, on peut revenir à la page précédente et choisir son chapitre au bas de la page (cliquer sur LIRE LA SUITE pour ouvrir les dossiers, et sur AUTRES ARTICLES pour la deuxième partie du parcours).

On peut aussi proposer des commentaires, questions… qui contribueront à enrichir la discussion les uns avec les autres.

 
Pour tous renseignement : jean-pierre.sternberger@protestants.org ou 06 16 82 40 43 

Bonnes lectures à chacune, à chacun.

Pour l’équipe biblique régionale, Jean-Pierre Sternberger 

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